Suivre les modes ou pas en matière d’entraînement

En plus de vingt cinq années de fréquentation de salles de sport, j’ai pu observer l’évolution de celles-ci, de leur population et des techniques d’entraînement.

A la fin des années 80 et au début des années 90, les salles étaient équipées d’un nombre suffisant de machines de musculation, de nombreuses barres et haltères, mais de très peu d’appareils de cardio training.

La clientèle féminine et les personnes souhaitant simplement une remise en forme s’y faisaient rares, excepté dans certaines salles où les cours collectifs pouvaient satisfaire leurs besoins.

Chronologie et évolution du matériel dans les salles de sport

A la fin des années 90, le cardio training s’est développé, avec l’apparition de nouveaux appareils comme le vélo elliptique. 

Le cardio training est souvent délaissé par les pratiquants de musculation, ce qui n’a rien d’étonnant puisque ce ne sont pas des sportifs d’endurance.

Faire du cardio permettrait toutefois à ces sportifs de réaliser des séances plus intenses lors de leurs entraînements avec charges additionnelles, d’améliorer leur condition physique et ainsi de s’entraîner dans les meilleures conditions jusqu’à un âge plus avancé.

Les années 2000 ont été marquées par la mise en avant de séances courtes et intenses, privilégiant la récupération.

Musculation analytique et résultat esthétique

Il y a maintenant une cinquantaine d’années que la musculation en tant que sport à part entière existe. Nous avons donc assez de recul pour savoir ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas.

Les programmes et les mouvements les plus basiques sont souvent les plus efficaces, mais nous vivons dans un monde qui a besoin en permanence de renouveau.

Nous avons donc vu naître ces dernières années le street workout, qui privilégie les mouvements au poids du corps en extérieur, le cross training, qui a pour avantage de développer une excellente condition physique, ou encore le functionnal training, qui privilégie une musculation fonctionnelle avec une recherche moindre de transformation corporelle.

Ces activités sont bien sûr bénéfiques et se révèlent être un plus pour les pratiquants de musculation classique qui cherchent à développer leur physique, mais elles ne doivent pas se substituer à leur entraînement de base.

Elles ne doivent pas non plus vider l’athlète de l’énergie dont il a besoin pour effectuer ses séances de musculation analytique.

Je remarque dans les salles que les pratiquants ayant moins de deux ans d’expérience sont agglutinés autour des poulies vis-à-vis. Il s’agit là d’un phénomène relativement récent dont je n’explique pas la naissance.

Les poulies procurent d’excellentes sensations et c’est certainement ce qui attire la jeune clientèle. Cependant, les sensations musculaires sont loin d’être le seul facteur de progression en musculation.

Pensez à l’athlète qui vous fait rêver. A votre avis, reste-t-il scotché pendant une heure à la poulie vis-à-vis ou bien le voit-on manipuler des poids libres.

Depuis des décennies, les athlètes qui ont réussi à bâtir des physiques esthétiques, harmonieux, hors du commun, très massifs ou plutôt athlétiques, ont passé énormément de temps avec des barres et des haltères dans les mains. Retenez ceci et cessez de vous faire influencer.